Tarot de Jean Dodal

Le Tarot de Jean Dodal
original (Lyon c. 1701) conservé à la Bibliothèque Nationale et la restauration de Jean-Claude Flornoy © 2002 (22 arcanes majeurs) et 2009 (78 cartes)

Jean Dodal, édition 2009

tarot de Jean Dodal complet, 78 cartes
132 x 73 mm
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présentation du tarot de Jean Dodal

…et toujours : les 22 arcanes majeurs faits à la main au pochoir!

« Un graveur âgé de 25 ans nommé CLAUDE MERME né à CHAMBERY et d’une famille de Maitre Cartier de CHAMBÉRY (Son père s’appelaitJOSEPH MERME) déclare lors de son mariage (qui a lieu le 03 avril 1714); avoir travaillé pour JEAN & JEAN PIERRE PAYEN à AVIGNON. Il déclare aussi avoir travaillé pour un autre Maitre cartier JEAN-JOSEPH REVEST à CARPENTRAS. A la date de son mariage, il travaillait pour un autre Maitre cartier d’AVIGNON, ÉTIENNE BLATEROND. JEAN PIERRE PAYEN et BLATEROND confirment ses dires ce jour là. »

SOURCES: Archives Départementales du Vaucluse. Étude Charrasse.

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Le tarot de Jean Dodal, 78 cartes est visible à :
http://a.trionfi.eu/WWPCM/decks08/d06284/d06284.htm

Extrait du livret Dodal édition 2009 :
“sur un plan graphique, les tarots du lyonnais Jean Dodal et de l’avignonnais Jean Payen, sont étrangement semblables, au point de les confondre. Ma conclusion est donc simple : c’est au même atelier de gravure que nous devons ces deux tarots du début du dix-huitième siècle. Le Dodal est fait par Jacques Mermé de Chambéry, mort avant 1709, quant à son fils Claude né en 1689, nous lui devons les tarots de Jean (il avait 24 ans) et Jean-Pierre Payen (1713 et 1745). Même atelier et formation du fils par le père, Jacques Mermé met beaucoup de détails signifiants, le fils se fait un malin plaisir à n’en mettre aucun. Son père lui a enseigné les rudiments du métier, mais malheureusement il devait avoir à peine 18 ans quand il est mort et n’a reçu qu’un enseignement technique, le sens intérieur de ces images lui échappe. “L’emballage” est correct, mais le vin ordinaire et l’ivresse médiocre. Le Bateleur est rigoureusement copié, mais déjà le jumeau du Soleil n’est plus borgne! Quand aux autres détails signifiants de papa, ils sont tous systématiquement éliminés…”

Payen (gauche) et Dodal (droite) :

Payen, le SoleilDodal, le Soleil

payen, bateleurdodal bateleur

“Il est nécessaire de toujours distinguer les graveurs des “cartiers” proprement dits car ils ne sont la plus part du temps que des éditeurs et des marchands d’images : des vendeurs de papier. Depuis 1701, il était interdit aux éditeurs de graver eux-mêmes leurs moules pour des raisons de contrôle fiscal. Pour mettre à plat l’imposition et repartir sur des bases que l’administration trouvait saines, les anciens moules furent détruits par la maréchaussée sur l’ensemble de la France. C’est pour cette raison qu’il a fallu refaire les moules et que l’on peut dater avec une quasi-certitude ce tarot de 1701.

Jacques Mermé, graveur du tarot de Jean Dodal, a un coup de main délié que copiera son confrère tardif du Conver, mais peut-être pas la virile maîtrise du Noblet. Ce qui le caractérise, c’est qu’il est attachant. Ses “plissés” de vêtements sont magnifiques, ses chevaux sont de toute beauté, et, il introduit de nombreux détails signifiants pour le moins curieux. Avec lui, peu de complications, Jacques Mermé est simple, certainement bien immergé dans un milieu populaire, direct. Il est tout de même intellectualisé et sophistiqué.Pourtant, chez lui, nulle part d’arnaques, de graphismes à double sens, de tricheries. Il avait certainement reçu son art en apprentissage chez un maître de la profession, avec les histoires et les traditions qui restaient en cette fin de XVII ème siècle. Jacques Mermé était encore instruit du sens intérieur du tarot. Il a une fraîcheur, une naïveté, une candeur de trait touchante, plaisante. Et en plus, il est savant et il signe de son “chrisme” de maître.”

 

chrisme de Jean Dodal

“Quelques détails signifiants n’appartiennent qu’à ce tarot, d’autres sont partagés avec les tarots historiques. Sa jeune femme de XVII LE TOILLE, est enceinte avec un oeil sur le nombril, la flamme de XVI LA MAISON DIEV est ascendante, l’ange de VI L’AMOUREUX a les yeux bandés, XIV TEMPERANCE a les seins nus, 4 doigts à la main gauche et 6 à la droite, un des enfants de XVIIII LE SOLEIL est borgne, XII LE PANDU et ses étranges mains,  ….

Cependant, nous sommes déjà au XVIII ème siècle, et, même si XV Le Diable conserve traditionnellement son second visage sur le ventre et ses yeux sur les genoux, déjà, à l’arcane XIII La Mort n’est plus citée et Le Fol a les fesses couvertes.

L’oeil sur le ventre de l’Etoile me fait penser à cette maîtrise du “sens” de la pierre dont parlent encore certains compagnons tailleurs de pierre. Si la pierre “attire” le ventre, elle est dans un sens, si elle “repousse”, elle est dans un autre sens. Pour construire sacré, il faut tenir compte de ce sens et monter le bâtiment comme une “pile Volta”.

Quant aux yeux sur les genoux du Diable, c’est aux jésuites qu’ils me font penser. En effet, chez eux,les genoux sont surnommés : “la petite tête”.”

Les 6 mains de XIII …

Aller vers les mains du Diable